Association                                             SEKALAN                      
 
 

Rapport d’activité 2010

 

Communication :

-   Blog de l’association en français et anglais http://ecolenomadeevenk.over-blog.com (responsable site : V. Coeffet, responsable traduction : H. Lecomte)

Présentation du film l’école nomade (responsables : H. Lecomte, M. Debats), à plusieurs festivals, ainsi qu’à la Sorbonne, en France. Le film a également été présenté à des festivals au Canada, en Chine, aux Etats-Unis, au Pérou et en Russie.

-   Envoi deux fois par an minimum d’un rapport d’activité aux membres de l’association (responsable : A. Lavrillier)

-   Relation avec les journalistes (France, Russie, Europe) (responsables : H. Lecomte & A. Lavrillier)

 

Réunions du Bureau & compte-rendus d’activités:

Compte-rendu d’activités Novembre 2010 – Décembre 2010

- suivi par entretien téléphonique satellite et par mail avec le directeur de l’école du village, les enseignants diplômés et le guide du bon déroulement de l’école nomade. La première saison s’est bien déroulée, les résultats sont bons. Préparation de la deuxième saison avec les enseignants et le directeur de l’école du village. / AL

- traduction du russe à l’anglais et publication dans le journal de Survival International France de la lettre ouverte sur la situation des peuples sibériens au Président de la Fédération de Russie. / HL

- suivi des comptes bancaires et vente des derniers sacs en peau d’élan. / CC

Solde des comptes au 31/12/2010 : compte en Euros E, 1749,37, compte en USD USD, 12606,35

Solde des comptes au 31/01/2011 : compte en Euros E, 1779,37, compte en USD Inchangé

 

- entretien avec les journalistes : télévision russe Russia Today – R. Safronov, BBC Royaume Unis – Fren / HL & AL

 

Compte-rendu de la réunion du 12 Novembre 2010

Présents : Sophie Veziant, Colette Chausson, Alexandra Lavrillier, Henri Lecomte 

Nouvelle refonte du dossier type de demande de financement pour l'école et identification des organismes à qui nous pouvons nous adresser. Mise en place d’un plan de travail : 1- Fondations (de type Rolex, EDF, BNP, etc.); 2- Entreprises privées (celles qui sont en Russie (Société générale, Michelin, etc. et celles qui auraient un intérêt marketing: vêtements chauds, équipement informatique, énergie solaire) à qui nous pourrions vendre des photos pour leur publicité) ; 3-Organismes officiels: Unesco, Unicef (nous avions à l'époque contacté maintes fois ces gens et cela n'a rien donné). Nous avons étudié des sites: fondations EDF, Total, BNP, Suez ; 4-Gouverneur de la région de l'Amour (qu’AL a contacté cet automne) ; 5- conférence payantes (500-600 euros la conférence) à dispenser dans les clubs divers (Lyons, Rotary, retraité, comité d'entreprises). Une vingtaine de conférences suffirait à financer l’école pendant une année. S. Veziant se propose de composer un premier dossier pour Gaz de France. H. Lecomte a demandé au Raipon (Russian Association of the Indigenous peoples of the North à Moscou) en la personne de l’un de ses directeurs – R. Sulendziga, de lui donner une liste d’organismes potentiellement financeurs, sans succès.

 

Compte-rendu d’activités juin 2010 – octobre 2010

AL qui était en Sibérie pour une mission de recherche a effectué deux séjours (juin et septembre) au village concerné par l’école nomade. Al a pu :

- réorganiser lors d’une réunion générale le 20 septembre avec le directeur de l’école du village Mr Breev et tous les parents nomades concernés, l’année à venir de fonctionnement de l’école nomade (présentation de la nouvelle enseignante, répartition des enseignants diplômés et des éducateurs nomades dans les 5 campements concernés pendant les trois saisons de l’année, répartition des équipements, rappel des règles de travail, bilan sponsoring, distribution des fonds pour l’achat de matériel scolaire et des produits alimentaires, etc.). La première saison de l’école est partie du village à dos de rennes vers les campements fin septembre. Les CP sont à nouveau autorisés à partir faire leur scolarité dans l’école nomade.

- recruter une nouvelle enseignante d’un village voisin, T.D. Goncharova, pédagogue évenke de haut niveau sortie de l’Université de St. Petersbourg et ayant enseigné dans les meilleures écoles de l’Est Sibérien et travaillé avec plusieurs linguistes.  Elle a commencé à enseigné dans l’un des campements entre Septembre et décembre avec succès.

- former la nouvelle enseignante diplômée au fonctionnement de l’école nomade, à la réalisation de manuels informatiques de langue et culture évenkes, au maniement des équipements divers. La nouvelle enseignante était accompagnée de son fils de 5 ans, qui est devenu un nouvel élève de la maternelle de l’école nomade.

- P. Vassilev, le guide de l’école nomade a équipé la nouvelle enseignante (vêtements et équipement de voyage à dos de renne) et s’est chargé de la conduire à renne dans les campements et au village pour les vacances.

- tenter de contacter le Gouverneur de la région de l’Amour, Mr. Kozhemjako. Un dossier de demande de financement de l’école a été constitué avec la collaboration de spécialistes évenks du Ministère des Économies Traditionnelles de la région de l’Amour. Ce dossier a ensuite été remis au Ministère de l’Éducation de cette région et intégré dans la demande de budget 2011-2014 de la région de l’Amour.

- sensibiliser le nouveau directeur du Département pour l’éduction (Mr. Plotnikov) de la région de Tynda dont dépend l’école nomade. L’ancienne directrice Mme Klimovich, grande alliée de l’école nomade est partie à la retraite en Ukraine.

- organiser le déplacement puis l’observation médicale à l’hôpital de Tynda, ainsi que le traitement de l’un des élèves de l’école nomade ayant des problèmes de santé graves, dont les parents ne pouvaient en financer le traitement.

- faire le bilan pédagogique avec le directeur de l’école du village et les enseignants diplômés et éducateurs de l’école nomade 2009-2010 : le niveau scolaire de la plupart des élèves de l’école nomade est majoritairement supérieur à celui des élèves de l’école du village, et ce dans toutes les matières. De plus, les élèves de l’école nomade ont une excellente connaissance de la langue et des traditions évenkes et sont psychologiquement très bien équilibrés.

 

Compte-rendu de la réunion du 31 mai 2010

Présents : Colette Chausson, Alexandra Lavrillier, Henri Lecomte 

 

Après avoir examiné les comptes envoyés depuis l’école d’Oust’-Nioukja, nous avons constaté pour l’année scolaire 2009-2010 un coût de 413120 roubles, soit 11165 euros, pour douze salariés et vingt-cinq enfants d’âges scolaire et préscolaire, répartis dans six campements.

Nous venons d’effectuer deux virements qui doivent assurer le fonctionnement de l’école pour la prochaine année scolaire. Il nous restera ensuite six mois de financement.

Nous invitons donc les adhérents à nous faire part de toute idée nous permettant de récolter de nouveaux fonds. Une lettre d’information des activités de l’association est envoyée à tous les membres

Compte rendu d’activités  mars 2010 – mai 2010

Le maire du village et le directeur de l’école nous informent que les démarches entreprises dans la région pour trouver des financements n’ont pas été abouties, malgré leur soutien moral. La région de l’Amour traverse une grave crise et connaît de nombreux licenciements. Sans sponsor étranger, l’école ne semble donc avoir aucun avenir. Le nouveau directeur de l’école, qui semble très motivé et énergique, a l’intention de présenter un projet de financement au niveau fédéral, mais l’issue en est très incertaine. AL se rendra au village en juin. Avec le directeur, elle rédigera les rapports d’activités, en relation avec le statut d’Ecole expérimentale de la région de l’Amour. Si le rapport est bien évalué par les autorités locales, il est envisageable que ce type d’école bénéficie d’un certain soutien dans toute la région. Pendant les trois saisons d’examens, le niveau des enfants nomades a été des plus satisfaisants, ce qui a amené certainement une meilleure compréhension de la part des autorités locales.

Nous avons eu la mauvaise nouvelle d’une récente loi foncière qui exige des nomades de payer une taxe annuelle sur leurs terres traditionnelles de pâturage. De plus, la rivière Nioukja, d’où vient l’eau potable d’une bonne partie de la région est très polluée et devient impropre à la consommation. Le maire du village recherche des financements pour remédier à cette situation catastrophique.

Nous allons également perdre le soutien dont nous bénéficiions de la part de la communauté française de Moscou, nos amis étant affectés vers de nouveaux pays. Ils auront cependant le temps de faire un dernier envoi de vêtements et de 4500 roubles. L’association a vendu une dizaine de sacs en peau d’élan fabriqués par les mères des campements.

Compte-rendu d’activités Décembre 2009 – Février 2010

L’école nomade a été réorganisée pour une meilleure autonomisation pendant le séjour d’AL. Un nouvel appel de fond est lancé. 

                                         

Les fonds restant du prix Rolex 2006 permettront à l’école de fonctionner encore un an (en moyenne, le coût annuel de l’école se situe entre 12000 ou 15000 euros). Nous sommes donc engagés dans une recherche de fonds intensive.

Les autorités locales n’apporteront sans doute pas de soutien supplémentaire ou peu, parce que c’est la région la plus pauvre de Sibérie et parce que les Evenks ne sont pas dans cette région au premier plan des attentions du Gouvernement local, ceci même si nous avons le soutien de la direction régionale du Département pour l’Education.

La nouvelle loi fédérale russe sur la propriété et l’usage de la terre oblige plus que jamais, les Evenks à savoir défendre leurs droits.

 

Assurer un enseignement supérieur aux parents

Outre le financement des salaires des professeurs, des fournitures et des appareils électroniques, les fonds servent aussi à payer la formation des femmes qui le désirent, dans l’université de la capitale locale. En échange, elles devront assurer trois ans d’enseignement dans l’école nomade. Actuellement, deux d’entre elles, épouses d’éleveurs de rennes ayant jusqu’ici travaillé dans l’école comme aide-institutrices, peuvent réaliser leur cursus par correspondance. L’une d’elles avait commencé l’année dernière et est aujourd’hui en deuxième année. Toutes deux partagent leur temps entre leur travail d’enseignante dans la taïga et leurs déplacements dans les villes de la région pour leurs enseignements et leurs tâches administratives au sein de la coopérative familiale. Elles tentent de trouver des solutions pour conserver leurs pâturages, malgré la nouvelle loi, et échapper ainsi à l’emprise des commerçants locaux qui ont acheté une partie des droits à la terre. Incontestablement, l’école nomade, outre la création d’emplois et le fait d’être favorable au développement des enfants et à la conservation de la culture, a un rôle stimulant.

AL a formé l’une des jeunes du village à travailler par internet. Elle doit participer à un séminaire de formation à Moscou et à Genève.

 

Nouveaux recrutements

De nouveaux parents ont été recrutés comme éducateurs pour travailler dans l’école nomade.

Une école organisée selon les règles sociales traditionnelles

L’école est réorganisée sur la trame de l’organisation locale traditionnelle. Afin d’optimiser et de rendre plus autonome l’école nomade, AL a engagé Galina Ivanovna, une femme évenke jouissant localement d’une haute autorité. Formée aux spécificités de l’école, elle a constitué avec AL un cahier des charges avec les informations nécessaires pour 2009-2010.

                             

 

Réussites diverses

Pour des raisons d’effectif administratif de l’école du village, le directeur a demandé que les CP restent au moins le premier semestre à l’école du village. Ils prennent ainsi également conscience de ce qu’est une école sédentaire. On peut constater, comme l’année dernière, que les enfants de l’école nomade sont mieux préparés au CP que ceux qui restent au village. Notons aussi que ces enfants pratiquent couramment la langue évenke.

L’image de l’école nomade change auprès des enseignants de l’école du village. La fille de Svetlana, Vera (que l’on voit dans le film « L’Ecole nomade »), qui avait bénéficié de la préparation scolaire dispensée par sa mère, est rentrée en septembre dernier en CP et est la meilleure de sa classe. Son enseignante actuelle, une Russe, ne tarit pas d’éloge à son sujet et félicite sa mère pour son travail. Vera trouve l’école facile et ne comprend pas pourquoi les autres enfants ne connaissent pas les réponses. Elle lève tout le temps le doigt pour répondre. Sa sœur Nastia, âgée de cinq ans, sait déjà lire. Le mère, S. Vassileva remise en confiance par ces succès, a décidé d’entamer des études d’enseignante de la petite école (depuis octobre 2009) et d’ouvrir une coopérative familiale. C’est essentiel et nouveau qu’un enfant nomade soit perçu avec une telle image positive par les enseignants villageois. C’est très important pour le développement ultérieur de l’enfant qu’il puisse se sentir performant et qu’il ne connaisse pas de sentiment d’infériorité.

Autre succès, le petit Andrej (9 ans, également présent dans le film) est maintenant maître dans l’art de la lecture intensive et des mots croisés, outre le fait d’être un parfait locuteur de l’évenk. Après avoir lu tous les manuels scolaires de A à Z, il a, paraît-il, lu tous les livres de littératures russe et évenke se trouvant dans les greniers aériens dans la taïga, y compris des ouvrages scientifiques sur l’ethnographie des Evenks qu’AL avait laissé à ses parents, il y a plusieurs années. Les parents d’Andrej sont inquiets de le voir perdre goût à la lecture et à l’instruction lorsqu’il sera contraint dans un an de rejoindre l’école du village (tenté par la télé et les jeux vidéo). Déjà, en CP, il était le lecteur le plus rapide de sa classe. Andrej pourra peut-être décaler d’un an sa rentrée en internat.

 

Changement de direction de l’école du village

L’ancien directeur de l’école du village, Mr Melnikov est devenu maire dudit village et l’école est aujourd’hui dirigée par un jeune Russe, Mr Breev qui soutient l’école nomade. Il a promis de rechercher des fonds au niveau de la municipalité pour soutenir l’école nomade. Il a reconnu ouvertement son utilité dans un reportage récent à la télévision sur le système éducatif dans la région de l’Amour.

 

Médecins du Monde

Nous étions invités en octobre par Armelle Leperre, au premier congrès d’une nouvelle ONG russe créée à l’initiative de Médecins du Monde, pour la formation de personnel de santé parmi les populations nomades de Sibérie ; formation déjà commencée par MDM au village en mars 2009. Malheureusement, ni la coordinatrice locale de l’école nomade (à cause de l’embâcle des rivières qui bloque l’accès au village), ni AL (atteinte d’une pneumonie) n’ont pu s’y rendre. Nous devons cependant être tenus au courant des développements et des actions de cette ONG, auxquels il est prévu que nous participions.

 

Valorisations diverses

Le film sur l’école nomade (La Gaptière, http://www.lagaptiere.com) continue de rencontrer de nombreux succès, avec plusieurs prix, la dernière nouvelle positive étant un achat par la RAI, la chaîne nationale italienne. La production, qui s’était montrée très généreuse tant envers l’école nomade, qu’envers les nomades (qui ont tous été payés) n’a pas encore amorti ses investissements de tournage.

Une exposition présentant de grands panneaux sur les pistes de ski de Serre Chevalier a été organisée par Isabelle de Beaufort (avec des photos La Gaptière, présentant l’école).

 

Fonctionnement associatif

HL a obtenu un rendez-vous le 8 février 2010 avec la fondation Chirac, qui ne peut malheureusement pas nous aider. Nous avons également rencontré Isabelle de Beaufort, le 12 février 2010 qui n’a rien pu faire. Véronique Coeffet entretient le blog de l’association http://ecolenomadeevenk.over-blog.com

Tout au long de l’année, Colette Chausson a géré tout l’aspect financier de l’association.

 

Actions variées sur le terrain

Départ des quatre sections de l’école nomade pour une nouvelle saison.

Arrivée des groupes nomades au village, contrôle du niveau scolaire des enfants, redistribution du matériel informatique et électrique. Les ordinateurs et les moteurs électriques tournent d’un groupe à l’autre, d’une saison à l’autre.

Récolte des fonds photographiques de toutes les sections de l’école nomade ;

Rencontrer les rédacteurs de Ilken, le journal des Peuples Minoritaires du Nord de Iakoutie (un article devrait paraître sur l’école) ;

Rencontrer les responsables du Secteur pour les Ecoles Nomades de la République Sakha (Maison des Peuples du Nord). Ce secteur, dirigé par un Even, s’occupe des écoles nomades (dont beaucoup sont fictives) que la République a ‘ouvertes’ avec l’appui de l’Unesco. Certaines d’entre elles fonctionnent et bénéficient d’un soutien réel de la République (salaire et formation pour les enseignants nomades, même s’il n’y a qu’un élève, publications régulières, radio et téléphone satellite, production de manuels spécialisés, etc.). Il nous a été proposé d’inviter l’un des enseignants de l’école nomade de la région de l’Amour pour étudier dans la section pour les écoles nomades du Ministère de l’Université Pédagogique de Iakoutie ;

L’équipe de soutien de Moscou (notamment Patricia Godin) a envoyé une vingtaine de colis de vêtements qui ont été partagés, sous l’égide des anciennes, piliers de la société, de manière équitable entre les familles nomades et les familles peu aisées du village. Les bénéficiaires ont tenu à exprimer leur reconnaissance à l’équipe de Moscou. Pour des raisons de respect des familles, aucune photo n’a été prise du partage ou de la réception des colis.

Un don d’archives documentaires sur les peuples de Sibérie a été effectué (tous les rushes du film La Gaptière, la collection d’AL sur les cultures de Sibérie et l’histoire locale) à la bibliothèque du village.

Le parc des appareils techniques a été réorganisé. Les ordinateurs ont été complètement reformatés, de nouveaux programmes installés et distribués à des familles qui n’avaient pas pu en profiter avant. Une formation a été offerte à ces familles.

Une aide a été apportée à la création d’une coopérative familiale (rédaction de textes et de documents administratifs).

 

                            

 

Le Bureau de l'Association franco-évenke Sekalan (loi 1901)
Alexandra Lavrillier - Présidente
Colette Chausson - Trésorière
Henri Lecomte - Secrétaire

 




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