L'ethnologue Alexandra Lavrillier vit à temps partiel, depuis douze ans, dans le Nord de la Sibérie et plus précisement sur l'immense territoire d'une tribu de nomades. Pour leurs enfants arrachés à leur milieu naturel, elle a créé un prototype d'école nomade.
Le pari était risqué, mais elle l’a remporté avec succès. Avec des yeux d’un bleu presque translucide, le sourire facile, Alexandra Lavrillier ne fait pas pour autant dans le triomphalisme. « C’est une agréable surprise de voir l’intérêt que suscite le projet » se contente-t-elle de répondre, encore toute étonnée d’être la première lauréate française des très prestigieux « Rolex Awards » pour son projet d’école itinérante aux confins de la Iakoutie. Toute petite, à Paris, cette ethnologue, qui a fait ses études aux « Langues O. », à Paris X-Nanterre et à l' EPHE, rêvait déjà de grands espaces. Elle part pour la première fois en Sibérie en 1994. Elle y effectuera huit années de terrain. C’est là, quelque part entre le nord du lac Baïkal et le sud-ouest de la Iakoutie, qu’elle fait la rencontre du people Evenk, seul peuple à être éparpillé par petits groupes de centaines de personnes sur un territoire immense. SUITE
J’ai été très heureuse d’avoir eu la chance de rencontrer il y a quelques jours а Blagovechtchensk notre bonne connaissance, Mme Alexandra LAVRILLIER, docteur en anthropologie du Centre d’Etudes Mongole et Sibérienne (École Pratique des Haudes Études, Sorbonne). Bien connue dans le monde sientifique anthropologique et archéologique par ses recherches exceptionnelles sur le peuple nomade du nord de la région d’Amour – des Évenks, Alexandra depuis quelques ans effectue son projet d’école nomade. Elle est arrivée il у a trois jours à Blagoivechtchensk pour acheter le matériel éducatif nécessaire pour son école et a gentiment accepté ma demande de nous parler de sa vie avec les Évenks, le peuple que nous malheureusement connaissons si peu.SUITE